Quand ma fournisseuse de séries, Elea, m’a parlé de cette petite série anglaise, en costumes et très bien filmée made in BBC, je n’ai forcément pas résisté très longtemps à la tentation. Et encore une fois, je suis ravie. Que ferais-je sans la BBC Original British Drama !
En deux mots, le synopsis de Peaky Blinders : l’épopée d’une famille de gangsters de Birmingham. Elle est basée sur l’histoire du gang des Peaky Blinders qui a réellement existé juste après la Première Guerre mondiale. Leur nom vient du fait que ces derniers avaient pour habitude de cacher des lames de rasoir dans la visière (« peak » en anglais) de leur casquette.
Ce groupe, dirigé par l’ambitieux et très dangereux Tommy Shelby, attire l’attention de l’Inspecteur en Chef Chester Campbell, un détective de la Police royale irlandaise, qui a été envoyé de Belfast pour nettoyer la ville de tous ses criminels. (source : Wikipedia).
Cette mini-série (6 épisodes), diffusée en septembre 2013, est une véritable pépite. Et pourtant, après le visionnage du premier épisode, je n’ai pas été conquise mais je savais qu’il fallait regarder la suite. Et la suite m’a scotchée. Voilà pourquoi (article sans spoilers)…
Le casting
Personnellement, ce n’est pas le nom de Cillian Murphy qui m’a poussé à regarder Peaky Blinders. Car pour des raisons que je ne m’explique pas, je n’ai jamais aimé cet acteur. Pourtant j’aime les Irlandais, j’aime les visages intéressants et un peu étranges (j’en ai parlé ici), mais rien à faire, Cillian et moi, ce n’est pas une affaire qui roule. Et pourtant… Dès les premiers plans de Peaky Blinders, j’ai été captivée par Tommy Shelby, le personnage campé par Murphy. L’acteur est vraiment sublimé par la caméra qui se fait assez intrusive et n’hésite pas à zoomer sur les visages. Mais dès le début, cette série m’a réconciliée avec Cillian. Il est vraiment très bon dans ce rôle, très juste. Il porte le projet sur ses épaules prouve que les séries sont l’avenir et que tous les grands acteurs de cinéma s’y précipitent.
Dans la peau du Détective Campbell, on retrouve le grand Sam Neill, qui a pris un sacré coup de vieux mais qui joue à merveille cet homme complexe, torturé, qu’on prend un malin plaisir à détester.
C’est Annabelle Wallis qui campe la belle Grace. J’aime beaucoup cette actrice découverte dans Les Tudors (dans le rôle de Jane Seymour) et la regrettée Pan Am (Bridget). Je la trouve belle, fraîche, et pourtant elle ne fait pas « gnian-gnian ». Elle a beaucoup de potentiel et je la trouve très bien dans ce rôle de barmaid qui joue double jeu.
Les costumes et le décor
Birmingham ,au lendemain de la Première Guerre, n’est pas vraiment le paradis. Les rues sont sales, les gens sont pauvres, les premières protestations commencent à éclater dans les usines, les femmes, si utiles pendant la Guerre, sont remises à leur place après le retour des hommes… Bref, tout ça ne respire pas le bonheur. Et pour nous mettre dans l’ambiance, la BBC ne lésine pas sur les moyens. Décors et costumes sont très réalistes, comme pour Ripper Street. Chaque lieu est très marqué et reflète un peu de la personnalité des personnages. Tout est fait pour servir l’histoire. Rien ne sonne faux. Et je pense que c’est l’un des grands atouts des séries de la Beeb : le souci du détail.
L’ambiance
Ceux qui ont vu la série ont peut être ressenti la même chose mais moi ça m’a donné envie d’aller dans un bon vieux pub, de fumer et boire du whisky. On ressent la détresse de ces hommes brisés par la guerre qui luttent avec leurs démons, de ces femmes, un temps utiles, qui ont lutté pour la survie de leur pays, reléguées à leurs place et tâches habituelles, qui luttent pour survivre dans ce monde dominés par les hommes/époux/frères. On observe, à travers les yeux innocents de Grace, ce petit monde de gangsters, où la loi du plus fort fait rage. On plaint ces policiers dépassés par les évènements. Ce monde étouffant, dur, froid, est pourtant embelli par la mise en scène, qui est l’atout premier de Peaky Blinders. Certains plans sont filmés comme des tableaux, des œuvres d’art. Les jeux de lumières sont incroyables.
La BO
Les Anglais ne sont pas les rois de la musique pour rien. Toutes les musiques de séries sont extrêmement soignées. Pour Peaky Blinders, les créateurs ont parié sur l’original, et ça marche. Une série historique, en costumes, accompagnée d’une musique moderne, ce n’est certes pas la première fois mais pour le coup, ça fonctionne vraiment. Les musiques et chansons sont choisies pour illustrer au mieux les scènes. Les paroles collent aux actions et cette association sert au mieux l’histoire et la série. Le thème du générique (Red Right Hand par Nick Cave and The Bad Seeds), est entêtant et donne tout de suite le ton de Peaky Blinders. Ce sont les White Stripes, Tom Waits…qui accompagnent les aventures de Tom Shelby et ses hommes dans cette première saison.
Je n’entre pas plus dans les détails et ne parlent pas des personnages car je ne veux spoiler personne (du coup j’ai un peu l’impression de bâcler ma critique) mais la discussion est ouverte dans les commentaires !
Vivement la suite…mais pour cela, il va falloir attendre un peu…