Ciné/Séries

Sherlock/Elementary : le match

La guerre des Sherlock aura bien lieue. Elementary débarque bientôt sur les écrans américains. J’ai pu visionner le pilot et mes craintes sont justifiées.

Elementary reprend la trame de Sherlock : propulser le héros de Conan Doyle au 21ème siècle, dans une grande métropole. Moffat et Gatiss, les créateurs de Sherlock, ont eu du mal à cacher leur déception de voir leur extraordinaire série reprise sans vergogne par les américains.
Sauf que Sherlock n’a plus rien de Sherlock. Les américains ont conservé son incroyable esprit de déduction mais n’ont pas pu s’empêcher d’en faire un personnage cool, sociable, voire fun à certains moments.

Physiquement, les différences sont énormes. Les américains veulent en effet se distinguer du héros de la BBC. Le Sherlock anglais a de la classe, s’habille proprement et élégamment, est un peu geek sur les bords et toujours impeccable. Même en pyjama, il garde une certaine tenue. Le Sherlock américain est tout autre. Nous le découvrons dans un premier temps à travers les yeux de Joan Watson. Tatoué, pas rasé, torse nu, ex drogué, on est loin de la classe à l’anglaise. Sherlock s’habille ensuite avec les premières fringues qui lui tombent dessus. Son style (qui n’en est pas un) est négligé. Les américains ont pris le parti de se rapprocher du Sherlock de Guy Ritchie. Mais qu’on se le dise : Lee Miller n’a pas la classe d’un Cumberbatch ni le chien d’un Downey Junior.

Habituée au génie de Benedict Cumberbatch qui semble fondu dans son personnage si bien qu’on a l’impression qu’il agit normalement, Jonny Lee Miller en fait des tonnes et frôle parfois le ridicule. Alors qu’on adore détester le héros de la BBC, le héros de CBS est très ordinaire et se fond presque dans la masse. Si ses manières sont parfois étranges, on est loin du personnage associable, imbu de sa personne, sûr de lui mais profondément humain du Sherlock anglais. Personne ne considère le Sherlock CBS comme un » monstre ». Le Sherlock américains sourit, s’excuse, plaisante…pour mieux se faire accepter par les téléspectateurs peu habitués aux héros antipathiques ?

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Dans la version américaine, on découvre un Sherlock ancien junky, épaulé par une Watson chargée par le riche papa de Sherlock de veiller sur son fils, afin qu’il ne retombe pas dans l’enfer de la drogue.

Finalement, c’est encore Lucy Liu qui s’en sort le mieux. Si bien sûr on regrette la bromance entre Watson et Sherlock, Liu apporte un vent de fraîcheur à la série. Elle remet Sherlock à sa place quand il le faut et leur duo semble fonctionner. Elle est brillante, intelligente et a beaucoup de caractère, ce qui manque parfois au Watson anglais. Les scénaristes ont apparemment promis de ne pas jouer sur la corde des sentiments amoureux et de l’attirance entre eux mais bizarrement, j’ai du mal à les croire.

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Elementary n’est au final qu’une série policière comme les autres et n’a rien à envier au Mentalist et autres séries où les héros sont dotés d’un sens de l’observation aigüe. Pas de fil conducteur, pas de trame narrative à long terme. Cette « adaptation » de la série Sherlock nous prouve encore une fois comment les américains, en se basant sur une série du tonnerre, arrive à la dénaturer et en faire de la merde (ils l’ont déjà prouvé l’année dernière avec Torchwood).

Bref je ne pense pas que je regarderai les prochains épisodes d’Elementary. Je n’en vois pas l’intérêt ! Et vous, que pensez-vous d’Elementary ? Convaincu ou pas ?

Mél

Lyonnaise depuis 2014 et maman poule d’une petite fille née en 2017. Dynamique, râleuse, globe trotteuse, gourmande, amoureuse des mots et sérievore, retrouvez ici mes chroniques et bons plans.

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