Sur la route, à 35kms du parc national d’Uluru, nous repérons une aire de repos gratuite qui sera notre QG pour les 3 prochaines nuits. Car dans le parc national, il n’y a qu’un resort qui applique des tarifs démentiels, du fait de son isolement. Très peu pour nous.
Après avoir lâché 25 dollars par personne pour un permis de 3 jours, nous roulons à la rencontre d’Uluru. Cette rencontre, cela fait des années que j’en rêve. Ce rocher mythique, symbole de l’Australie et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, c’est un peu la récompense du road trip. On ne peut s’empêcher de crier “on l’a fait ! On y est !”
Et Uluru ne nous déçoit pas. Il trône au milieu de la plaine, majestueux et mystique. Car si Uluru est une beauté de la nature, il possède également une signification culturelle très importante pour les aborigènes d’Anangu. Et ça, il ne faut surtout pas se l’enlever de la tête lorsqu’on visite ce site.
Le centre des visiteurs est d’ailleurs un bon moyen de comprendre l’importance de ce site pour les communautés qui vivent encore ici.
La horde de touristes nous refroidit un peu mais la plupart se contentent des points de vue pour photographier sous tous les angles le rocher.
Pour cette première journée, nous décidons de nous attaquer à la Base Walk, ce sentier de 10,6kms qui fait le tour de la base du rocher, en passant devant des grottes sacrées et autres merveilles. Bien sûr, il est interdit de photographier certains lieux sacrés, qui accueillent depuis des millénaires les cérémonies aborigènes.
Cette marche nous permet d’admirer la roche de plus près. Certaines surfaces sont délicatement dessinées et la roche change de couleur au fil du temps. La balade est magnifique, quoiqu’un peu longue. Nous rejoignons en début de soirée notre camp pour une bonne nuit de sommeil.
Le lendemain, le réveil pique un peu. Nous devons être à 6h30 au parc pour admirer le lever de soleil. Il y a déjà foule à l’entrée du parc. Des centaines de voitures attendent de pouvoir entrer. Cela me refroidit un peu et il y a de quoi. Un peu comme aux temples d’Angkor, c’est une foule animée, bavarde et pressée qui se rue vers le site du lever de soleil. Tout le monde s’agglutine au même endroit, dégainant caméra et appareil photo. Peu à l’aise face à cette foule (le road trip nous a rendus un peu sauvage), nous nous éloignons. Et comme nous n’avons pas beaucoup de chance, ce matin, le soleil est paresseux et hésite à pointer le bout de son nez.
Nous laissons donc la foule derrière nous pour rouler en direction de Kata Tjuta, également appelé Monts Olgas. Cet étonnant groupe de rochers arrondis se situe à environ 35kms d’Uluru. Nous nous attaquons à la Valley of the Winds, une marche de 7,4kms. C’est une randonnée magnifique. On traverse de nombreux paysages différents. Là encore, nous sommes relativement seuls, la masse de touristes préférant rester au resort ou vers Uluru. C’est étonnant de voir toute cette verdure prendre place au milieu de la roche. Là encore, les photos parlent mieux que les mots.
En fin d’après-midi, nous rejoignons Uluru pour admirer cette fois le coucher de soleil. Le rocher passe par différentes nuances de rouge avant de virer au brun foncé. C’est très beau. Mais la fatigue commence à se faire sentir et c’est des images et des histoires plein la tête que nous regagnons notre campement.
Le troisième jour, nous arrivons un peu plus tard et filons vers Uluru pour une dernière balade qui nous mène vers de beaux sites d’art rupestre. Mais cette marche est assombrie par la débilité de certains touristes, ce qui me met hors de moi. Je vous explique. Les Anangu demandent aux visiteurs de respecter le droit et la culture des aborigènes en choisissant de ne pas effectuer l’ascension du rocher. Ce sentier abrupt suit en effet l’itinéraire traditionnel emprunté par les ancêtres Mala. En plus de la signification culturelle du lieu, l’ascension est dangereuse (de nombreuses personnes ont perdu la vie en s’attaquant au rocher). Escalader Uluru a également un impact écologique et abîme la roche. Bref , malgré ces mises en garde, nous retrouvons de très nombreux touristes saccager le site. Le terme est un peu fort, mais c’est comme ça que je le vois. Comment,( alors que des panneaux disséminés un peu partout à travers le par cet sur les brochures, expliquent ce que je viens de dire plus haut), en connaissance de cause, peut-on quand même grimper sur le rocher, juste pour prendre quelques photos. Car rappelons que même si les Anangu sont les propriétaires officiels du site, ce sont les blancs qui exploitent l’aspect touristique du parc. On leur a déjà « volé » leur terre, les 400 000 visiteurs annuels piétinent leurs sites sacrés, la seule chose qu’ils demandent c’est de respecter un minimum leur culture en ne grimpant pas sur le rocher. Comment en sachant cela peut-on se permettre de cracher sur la culture de ces gens. Car si je ne me trompe pas, si un Aborigène osait s’attaquer à une église, tout le monde crierait au scandale. Je pousse un petit coup de gueule mais le manque de savoir-vivre de certains me met hors de moi.
Après notre marche, nous rejoignons le centre culturel pour acheter quelques objets d’art aborigène, des peintures et sculptures sur bois.
Nous nous rendons ensuite au resort pour assister à une représentation de danse traditionnelle ainsi qu’à une conférence autour d’un feu sur les objets et armes aborigènes.
Nous faisons ensuite nos adieux au rocher.